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Premier sermon :
Louange à Allah, louange à Allah qui nous a guidés vers le droit chemin, faute de quoi nous ne l’aurions jamais trouvé seuls. Ma réussite, ma loyauté et ma confiance ne sont qu'auprès d'Allah. Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah, lui seul sans association. J’atteste qu’il est notre unique Seigneur en dépit de ceux qui dénie et mécroit en Lui. J'atteste que notre maître Mohammed, paix et salut sur lui, est le maître de toutes les créatures et des êtres humains autant qu'un œil puisse voir et qu'une oreille puisse entendre.
Ô Allah, salue et bénis notre maître Mohammed, ses proches, ses compagnons, ses successeurs et alliés jusqu'au jour de la Résurrection.
Introduction :
Frères croyants, La vie d’un l'homme égaré du chemin du Seigneur comporte des valeurs matérielles majeures. Elles sont, en quelques sortes, des critères erronés évaluant l’être humain dans la société matérialiste comme l'argent, la force, la beauté et l'intelligence. Il s’agit de valeurs trompeuses masquant la vérité humaine et éloignant du message divin, du secret d’existence, de l’objectif de la vie et du destin éternel. Lorsque l'homme quitte sa vie temporelle vers l'éternel au-delà, il sera choqué en voyant les valeurs matérielles s'effondrer, les faux critères s'annihiler, les masques factices tomber et les voiles écrans ôtés. C’est déjà trop tard quand cela arrivera. L'homme sera choqué quand il évalue son œuvre de son existant suivant de nouveaux critères, selon sa connaissance d'Allah et la compréhension de sa méthodologie, selon sa droiture dans la voie de Dieu et selon l'étendue de ses bonnes œuvres avec lesquelles il a rendu service aux êtres.
Le hajj :
Chers frères, pour que l'homme n’en soit pas choqué pendant son dernier voyage, Allah a imposé le hajj à celui en bonne aptitude physique et matérielle afin que le pèlerinage soit l'avant dernier voyage vers Lui. Ainsi l’homme pourrait-il en tirer les bonnes leçons pour bien se préparer au dernier voyage.
Chers frères, l’apte au hajj est celui qui dispose de l'argent, d’un capital- santé et d’un moyen de locomotion lui permettant d’accomplir ce grand rite.
Honorables frères, le hajj, pour être précis, est un voyage vers Allah, exalté soit-Il. Pour une grande sagesse et par déférence de la tendance matérielle chez l'homme, la volonté d'Allah a exigé d'établir une maison sur terre pour les gens. Le voyage vers cette maison à partir des quatre coins du monde, aide les gens à exprimer leur amour envers Allah qui leur manque. Le croyant qui voyage à la maison sacrée pour répondre à l'invitation de Dieu, affirme qu'Allah lui est plus cher que sa famille, ses enfants, son patrimoine, son travail, son pays et tout le monde. Le pèlerin assume les dépenses du hajj qui peuvent être élevées, il supporte le fait de quitter sa femme et ses enfants, ce qui n’est pas toujours aisé. Il supporte le fait de laisser derrière soi le travail et les revenus aussi conséquents soient-ils, il fait tout cela par amour de Dieu et par désir de se rapprocher de Lui.
La sagesse d'Allah a voulu aussi que Sa maison sacrée soit située dans la région la plus chaude du globe, dans une vallée infructueuse pour qu'il soit clair aux yeux du pèlerin qu’un lien authentique avec Allah réalise un bonheur le contentant de toutes les conditions matérielles qu'il imaginait comme la source de son bonheur, le bonheur de l'homme surgit de son intérieur et non pas du confort de tout bord dans lequel il baigne.
Honorables frères, comme je vous avais dit, si la maison sacrée se situait dans une région clémente de la terre avec des monts verts, des eaux cristalline, des lacs immaculés, des champs abondants, une ambiance douce, des brises légères et un étalement du hajj à toute l'année pour éviter la foule, tous les gens se seraient précipités pour accomplir ce devoir plaisant à la recherche du bien-être et non pas par amour envers le Créateur de l'univers.
Frères de la croyance, Allah a dit :
((ô notre Seigneur ! J'ai établi une partie de ma descendance dans une vallée infertile, près de Ta Maison sacrée, ô notre seigneur afin qu'ils accomplissent la prière. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d'une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être, seront-ils reconnaissants !))
Outre la situation de la maison sacrée d'Allah et des conditions climatiques spécifiques au hajj, il n’est pas permis au pèlerin de porter tout ce qui est cousu ou ceint.
Il est, également, interdit que le pèlerin mette n'importe quel genre de parfums, qu'il rase ses cheveux ou qu'il s’adonne aux plaisirs autorisés en dehors du hajj. Toutes ces interdictions ont pour but de conforter le lien avec Allah, exalté soit-Il, et pour qu'il ressente le bonheur uniquement à ces côtés, loin de toute influence induite par les plaisirs de la vie. Ainsi, le pèlerin s’assure-t-il qu’en aboutissant à Dieu, il aura tout atteint alors que la vie entière ne pourra pas le rendre heureux. Alors, le pèlerin se dit spontanément : "Quiconque qui Te trouve, ô Allah, qu'est-ce qu'il perdra ? Et quiconque qui Te perd, qu'est-ce qu'il trouvera ?"
En bref, frères, le hajj est une adoration basée sur une liaison distinguée avec Allah. Le prix de cette liaison est de s’y consacrer entièrement dans la mesure où le hajj ne peut être accompli que dans la maison sacrée d'Allah, forcément loin de la patrie, de la famille et des amis tout en supportant un voyage à la fois épuisant et risqué ainsi que des frais rien que pour satisfaire Dieu. Les fruits de cette adoration sont d’autant plus formidables que son coût est élevé.
Evoquant les fruits de cette adoration à la fois physique, rituelle, spatio-temporelle et financière, le prophète PSL a dit :
(Quiconque fait le hajj en évitant l’obscénité et le vice, revient tout comme le jour de sa naissance)
Le hajj détruit tout ce qui le précédait. La récompense du hajj béni n'est autre que le paradis, les pèlerins et les pénitents (ceux qui font le petit hajj dit Omra) sont les invités de Dieu qui répond à leur invocation. S’ils demandent son indulgence, il leur pardonne. Le hajj et la Omra annihilent la pauvreté et les péchés; les frais liés au hajj sont pareils aux dépenses dans le sentier d'Allah (tiré des hadiths authentiques qui parlent des bienfaits du hajj).
La préparation avant le Hajj :
Honorables frères, quelques remarques s’imposent : Afin d’accomplir cette grande adoration d'une façon recevable et acceptable par Allah, exalté soit-Il, et afin d’éviter le rejet du hajj après tant de dépenses d’argent, de temps précieux, d’efforts et qu’on lui dise : "Ni acclamation ni enchantement, ton hajj t’est retourné".
Les efforts du pèlerin peuvent être vains si, avant d'aller au hajj, il ne se repentit pas de tous les péchés et désobéissances petits ou grands, modestes ou graves. Le pèlerin doit éviter tout gain illicite et toute relation encombrée de péchés. Il doit remettre aux gens leurs droits parce que les droits des gens sont basés sur l’inaliénabilité alors que les droits d'Allah, gloire à Lui, sont basés sur la tolérance. Il doit rembourser tout ce qui est dû, abandonner les péchés, et le plus important, s’engager à ne plus jamais y revenir quand il retourne du pèlerinage, le hajj deviendrait, autrement, un rite insignifiant. Frères, il est absolument trompeur et illusoire de s'imaginer que le hajj débarrasse les péchés antérieurs et efface toutes les désobéissances. Les savants sont unanimes devant le fait que les hadiths présentant le pèlerin revenir du hajj comme le jour de sa naissance tous péchés pardonnés : les péchés pointés par le prophète PSL, sont exclusivement ceux du serviteur envers Son Seigneur. Tandis que les péchés envers les gens, les droits aliénés et les responsabilités négligées ne tombent qu’après restitution ou acte de pardon. Selon les savants, les pêchés tels que rapportés par le messager d'Allah PSL, sont au nombre de trois : un péché impardonnable, l'association de l'adoration d'Allah en l’occurrence, un péché persistant entre l’homme et toute autre être et un pêché pardonnable entre le serviteur et Son Seigneur.
Honorables frères, le musulman part vers la maison sacrée d'Allah en laissant derrière les soucis de la vie chez soi, les soucis du patrimoine, des affaires, des bénéfices, de l'épouse, des enfants, du présent et de l'avenir. Au point du ‘Mikat’ (jalon en amont de la Mecque), le pèlerin procède au ‘Ihram’ (formuler son intention d’accomplir le hajj, faire ses ablutions et mettre les habits du pèlerin) et se détourne entièrement de la vie pour se consacrer totalement à Allah, exalté soit-Il; il dit : "Me voici, ô Allah, me voici. Me voici je T'adore sans association, me voici. La louange, la grâce et le royauté sont tous à Toi, je T'adore sans association". Que signifie répondre à l’appel Talbya ? Il s’agit, frères, d'une réponse du serviteur à un appel et à une invitation du fond du cœur. Allah dit "ô Mon serviteur, Viens et laisse toi faire, viens pour que Je te repose de soucis comme des montagnes, qui te pèsent lourd. Viens Mon serviteur pour que Je te purifie des caprices qui te gâchent la vie, jusqu’où les caprices te prennent-ils alors que tu es responsable de tous tes actes ? Viens, Mon serviteur, déguste le plaisir de Mon affection et de Ma sollicitation. "Me voici, ô Allah, me voici. Me voici, je T'adore sans association". Allah dira : "Viens, Mon serviteur, pour que Je te montre Mes merveilleux miracles et la royauté des cieux et de la terre. Viens, Mon serviteur, pour que J'illumine tes perceptions par Ma lumière qui a illuminé les ténèbres. Approche-toi serviteur pour que Je remplisse ton cœur par une quiétude manquant aux habitants de la terre et des cieux. Viens, Mon serviteur, pour que Je remplisse ton esprit par la richesse et la satisfaction dont manquent de nombreux malheureux esprits. Viens, Mon serviteur, pour que Je te désembourbe des caprices pour te faire passer aux paradis de Mon voisinage. Viens, Mon serviteur, pour que Je te sauve de la solitude et de l'éloignement vers le rapprochement et la bonne compagnie. Viens, Mon serviteur, pour que Je te délivre de la terreur de l'association et de l'humiliation de l'hypocrisie vers la quiétude de l'unicité et la dignité de l'obéissance". Ainsi, le serviteur dira : "Me voici, ô Allah, me voici. Me voici, je T'adore sans association, me voici. La louange, la grâce et la royauté sont toutes à Toi, je T'adore sans association". Allah dira : "viens, Mon serviteur, pour que Je te transporte de ta vie limitée, de ton travail monotone et de tes soucis écrasants vers les horizons de Ma connaissance, l'honneur de m’invoquer et le paradis de Mon voisinage. Viens, Mon serviteur, et dépose tes soucis, tes troubles et tes craintes auprès de moi, Je te garantis leur suppression. Viens, Mon serviteur, évoque tes besoins en M'invoquant et Je te garantis leur pourvoi. Mes foyers sur terre sont les mosquées, leurs visiteurs sont ceux qui les fréquentent, bonheur donc à un serviteur qui s'est purifié chez lui et qui s'est rendu chez Moi. Le propriétaire de la maison se doit d’être généreux avec le visiteur, comment donc sera Mon traitement avec toi si tu traverses toutes ces distances ? Tu as bravé les difficultés, supporté les frais et tu M’as visité dans Ma maison sacrée. Tu t’es rendu à Arafat pour M'invoquer et pour demander Ma satisfaction ?". "Me voici, ô Allah, me voici. Me voici, je T'adore sans association, me voici. La louange, la grâce et le royauté sont tous à Toi, je T'adore sans association". "Viens, Mon serviteur, visite-Moi dans Ma maison pour te délivrer des illusions, pour t’arrêter sur les vérités et pour te préparer à la rencontre. Tout serviteur à qui j’ai donné la santé et rendu la vie aisée, s’il passe cinq années sans venir à moi il est forcément privé des bienfaits. Viens, Mon serviteur, fais le tour du Ka'ba comme l’adorant qui tourne autour de son bien aimé. Traverse la distance entre AL Safa et AL Marwa rapidement comme l'homme qui se précipite vers ce qu’il a perdu. Viens, Mon serviteur, embrasse le roc noir, Ma poigne sur terre, et pleure les moments perdus de ta vie à faire ce dont tu n’es pas destiné quand tu as été créé. Promets-Moi d’abandonner les péchés et les infractions et d'accomplir les obéissances et les rapprochements. Sois comme Je veux pour que Je sois comme tu veux. Sois comme Je veux et ne M'apprends pas ce qui est bon pour toi, si tu acceptes ce que Je veux, Je te donne suffisamment ce que tu veux, sinon Je t’épuiserai dans tes quêtes et il n’y aura que ce que Je veux. J'ai créé pour toi tout l'univers, ne te fatigue pas et Je T'ai créé pour Moi, ne joue pas. Du fait que tu es redevable envers moi, ne te laisse pas détourner de ce dont je t’ai assigné vers ce que je t’ai garanti". ?". "Me voici, ô Allah, me voici. Me voici, je T'adore sans association, me voici. La louange, la grâce et le royauté sont tous à Toi, je T'adore sans association". "Viens, Mon serviteur, à Arafat, car le jour d’Arafa est le jour de la plus grande rencontre. Viens pour t'exposer à un de Mes souffles qui purifient ton cœur de toute abjection et de toute mauvaise pensée, et qui épurent ton esprit de tout souci et illusion. Ces souffles remplissent ton cœur de bonheur et de quiétude. Ils propagent dans ton âme un sentiment de bien-être qui pourrait satisfaire les habitants d'un pays s’il avait été partagé. Ainsi, Mon serviteur, ne regrette qu'une heure passée dans la médisance, les quêtes insistantes et le gaspillage d'argent. Viens à Arafat pour savoir que tu es la principale créature parmi toutes les autres et que c'est à toi que la terre et les cieux se sont asservis et que c'est toi qui as porté la mission que les montagnes, la terre les cieux ont craint et déclinée, et pour savoir que Je t'ai créé dans cette vie pour que tu Me connaisses et que tu fasses une bonne œuvre qui te rend digne d'entrer l’éternel paradis. Viens à Arafat le jour d'Arafa pour savoir que l'homme est certes en perdition à l’exception de ceux qui croient et qui accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement la patience. Si tu m’avais trouvé, tu aurais tout trouvé et si tu M'avais perdu, tu aurais tout perdu". Le croyant qui se tient à Arafat, à travers son invocation, son rapprochement et sa connexion, goute au plaisir de la rencontre et au délice de l’invocation, il plonge dans le bonheur du voisinage; ainsi perçoit-il la vie toute petite et la voit-il sortie de son cœur et saisie entre ses mains, l'au-delà devient son plus grand souci. Dès lors, le croyant cherche à occuper une place d'honneur auprès du Tout-Puissant. Il se peut que le pèlerin découvre à Arafat que tout ce qui lui a été écrit par Dieu et qu’il avait perçu comme étant négatif, c’était en fait au cœur de la justice, du bienfait et de la miséricorde. Ainsi s’assure-t-il de la parole d'Allah, exalté soit-Il :
((Il se peut que vous ayez l'aversion contre une chose alors qu'elle vous est bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas))
Les rites du pèlerinage :
Honorables frères, Une fois le pèlerin parti d'Arafat mieux instruit et mieux éclairé, il comprend que l'obéissance à Dieu produit tout le bonheur tandis que la désobéissance génère tout le malheur. Ainsi, saisit-il la haine du diable qui lui accommode le mal et l’indécence, qui sème l'animosité et la haine avec ses frères et qui promet à ses condisciples la pauvreté en cas de donation, il les intimide par le biais de contradicteurs de Dieu en cas de repentance, il les fait marcher, il les embobine, tout ce que promet du diable n’est que tromperies. Allah, exalté soit-Il, a dit :
((Et quand tout sera passé, le diable dira : "Certes, Allah vous avait fait une promesse véridique ; tandis que moi, je vous ai fait une promesse que je n'ai pas tenue. Je n'avais aucune autorité sur vous si ce n'est que je vous ai appelés, et que vous m'avez suivi. Ne me faites donc pas de reproches, mais faites-en à vous-mêmes. Je ne suis pas votre sauveur, vous n’êtes pas mon sauveur non plus. J’abjure notre ancienne association. Certes, un châtiment douloureux attend les injustes))
Dès lors, le pèlerin montre son hostilité envers le diable d’une manière symbolique en lançant les cailloux ce qui constitue à la fois une expression gestuelle, un engagement consigné de haine envers le diable et un rejet de ses murmures et de ses tentations. L'Imam AL Ghazali, que la miséricorde d'Allah soit sur lui, dit : "sache qu'en apparence tu lances les cailloux dans la fosse mais en vérité tu les lances au visage du diable, tu lui brise le dos, tu lui tords le cou exclusivement en obéissant Allah, exalté soit-Il. Quand le pèlerin se met à emmener l’offrande pour accomplir le sacrifice, c'est comme si l’offrande était un présent offert à Dieu, exalté soit-Il, pour Lui exprimer sa reconnaissance de par la grâce de l’offrande qui est la faveur la plus précieuse. L'abatage de l’offrande représente l'abatage de tous les caprices et désirs qui ne satisfont pas Allah, c'est le sacrifice de tout ce qui est précieux et tout ce qui est anodin, du soi et du cher à soi à la recherche de la satisfaction d’Allah, Seigneur de l'univers. Allah, exalté soit-Il, a dit :
((Ni leur chair ni leur sang n'atteindront Allah, mais ce qui L'atteint de votre part, c'est la piété. Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d'Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. Et annonce la bonne nouvelle aux bienfaisants))
Ensuite, on procède au tour d’Ifada (élaboration) pour ancrer ces vérités, ces sentiments et ces rites. Le pèlerin termine par le tour d'adieu pour retourner à son pays avec un nouvel état d’âme, une raison illuminée par les vérités de la croyance et un esprit éclairé par les lumières du voisinage en ayant la ferme intention d’accomplir les engagements pris auprès de Dieu. Certes, le hajj est-il un voyage vers Dieu, il constitue également l'avant-dernier voyage avant l’ultime départ vers le paradis large autant que les cieux et la terre.
Honorables frères, nous reprendrons ce sujet la semaine prochaine pour parler du sens de la proclamation de la grandeur de Dieu pendant la fête du sacrifice (Aïd AL Adha). Aussi bien côté pèlerins que côté ceux qui résident chez eux. Nous parlerons du sens du sacrifice, si Allah le veut bien. Je prononce cette parole tout en demandant au Grand Seigneur le pardon pour nous tous. Demandez-Lui l’indulgence pour qu’il vous pardonne, ce sera la récompense suprême pour ceux qui l’implorent.
Deuxième sermon :
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah, le guide des bienfaisants, et j'atteste que notre maître Mohammed est son serviteur et son messager qui est d'une moralité exemplaire.
La définition de l’aptitude :
Chers frères, le hajj comprend un élément qui doit être clarifié et qui porte sur l’aptitude telle qu’évoquée dans l'honorable verset. Il s’agit d’un prérequis au devoir du hajj selon Sa parole, exalté soit-Il :
((Les humains sont redevables envers Dieu, ceux qui en ont les moyens, d’un pèlerinage à la Maison; quiconque objecte est un mécréant, Allah se passe de tout le monde))
L’aptitude, mes frères, est une disposition corporelle, financière et sécuritaire. Si le musulman sait pertinemment que sa physionomie ne lui permet pas de supporter les rites du hajj, ou s’il l’apprend par un médecin spécialiste musulman, exercé et pieu. Cet homme ne peut pas faire le pèlerinage et il n’est plus dans l’obligation de le faire. Néanmoins, il gagnera à confier à quelqu'un de faire le hajj pour lui de son vivant ou bien après sa mort selon les règles de ce genre de hajj d’intérim. N’est pas apte au Hajj un musulman qui n’a pas assez d'argent pour couvrir les dépenses liées aux moyens du transport, au logement à la Mecque et à la Médine et à la nourriture ainsi que les dépenses de sa famille pendant son absence. Donc, l’inapte musulman ne doit ni perdre la face ni biaiser pour réunir les frais du hajj, l’inapte n’est indubitablement pas redevable du hajj. Un troisième cas d’inaptitude : c'est quand les gouverneurs d’un pays musulmans décident d'adopter une réglementation qui autorise celui qui n’a jamais accompli le hajj de le faire mais l’interdisent, pour une période de cinq ans, à celui qui a déjà accompli le devoir du pèlerinage et qui aspire au hajj volontaire. Une telle réglementation ouvre le champ aux musulmans n’ayant pas encore accompli le devoir du hajj pour le faire facilement et en toute quiétude. Personne ne doit commettre un péché que je déplore, voyez-vous ce péché ? Le musulman ne doit pas commettre un péché pour faire un hajj volontaire. Le musulman qui n'a pas eu l'autorisation de faire le hajj, n'en a pas la capacité. Un musulman qui n’obtient pas l’autorisation n’est plus considéré comme redevable. Un croyant peut accéder avec sa bonne intention ce qu’il ne peut pas atteindre avec son œuvre.
Chers frères, il y a un deuxième point relatif à l’aspect financier au hajj en tant que vénération à l’aide de l'argent, selon le hadith véridique rapporté par Abou Houraira; le messager d'Allah PSL a dit :
(ô gens, Allah est bon et Il n'accepte que ce qui est bon. Allah a chargé les croyants des même devoirs que les messagers ; Il a dit "ô messagers, prenez de la bonne nourriture et accomplissez des bonnes œuvres car Je sais ce que vous faites" et il a dit "ô vous qui avez cru ! Prenez des délices de ce que Je vous ai donné". Et puis Il a évoqué l'homme qui poursuis le voyage tout échevelé et poussiéreux et qui lève les mains vers le ciel en implorant « Seigneur, Seigneur » alors que sa nourriture, sa boisson et ses vêtements sont illégaux; comment sa sollicitation sera acceptée ?")
Il est indispensable que l'argent, dépensé par le pèlerin pour accomplir ce devoir, soit licite. Al Tabarani a rapporté dans AL Awsat d'après Abou Houraira : le messager d'Allah PSL a dit :
(Si le pèlerin prend le départ avec une pension légitime et s'il foule le terrain en disant : "Me voici, ô Allah, me voici" un apostrophant l’appellera du ciel "ton appel est reçu, quelle aubaine, parce que tes provisions sont légitimes et ton moyen de locomotion est légitime, ton pèlerinage est béni et non pas maudit". Tandis qu’un pèlerin parti avec une pension illégale et qui appelle en foulant le terrain : "me voici, ô Allah, me voici" " un apostrophant l’appellera du ciel « ton appel est rejeté, quel malheur, parce que tes provisions sont illégitimes, ta pension est illégale et ton pèlerinage n’est pas béni, il est maudit")
Honorables frères, c'est une parole précise et claire comme l’eau de roche. Puisque le hajj est un devoir imposé par Allah, exalté soit-Il, à celui qui en a la capacité, le pauvre ne doit pas emprunter de l'argent pour faire le hajj. D'après Abdoullah Ben Abi Aoufa, le compagnon du prophète PSL :
(J'ai demandé au prophète si l'homme qui n'a pas fait le hajj emprunte de l'argent, il a répondu : Non » (c'est-à-dire il n’est pas tenu d’emprunter de l'argent afin d’accomplir le hajj, il est dans l’obligation de le faire uniquement quand il tient entre ses mains le montant nécessaire. Il ne lui incombe pas d’emprunter de l'argent pour faire le hajj. Un nombre d'ignorants parmi nous ont recours au crédit usuraire pour faire le hajj, il s’agit d’une erreur monumentale qu'aucune logique ou aucun culte n’approuvent parce que les devoirs sont légiférés pour empêcher tout ce qui est illicites, comment peuvent-ils donc être une cause pour en commettre ?)
Le pèlerinage de l’emprunteur n'est accepté qu'avec l'agrément de son créditeur.
Chers frères, le troisième point que j’aborde pour répondre à un besoin pressant, c'est le point le plus important: la jurisprudence fait que l’homme agit au cours de sa vie selon ses priorités. Alors s'il a accompli le pèlerinage musulman, le hajj obligatoire, et s'il aspire à refaire le hajj une deuxième et une troisième fois tout en ayant la capacité matérielle et physique ainsi que l'agrément des tuteurs, et s'il n'avait pas contribué à priver un autre musulman de ce devoir à travers une fosse déclaration, et s'il avait accompli toutes ses prérogatives envers ses parents, ses enfants, ses frères, ses sœurs, ses amis et ses voisins ; cet homme n’est en rien fautif en accomplissant le hajj une troisième et quatrième fois parce que le hajj est une lutte qui n’est pas épineuse, c’est la lutte du vieillard, de la femme et du faible. Abdoul Razak a rapporté dans AL Mossanaf, Ibn Chaiba dans sa tradition, Abou Ya'la, AL Bayhaki d'après Abou Sa'd AL Khadri: le messager d'Allah PSL a dit :
(Allah, exalté soit-Il, dit : "si j'ai donné la santé et la richesse à un serviteur et s'il a passé cinq ans sans Me visiter ; ça sera un serviteur privé de Mes bienfaits)
((Et celui à qui la sagesse est donnée, c’est un bien immense qui lui est alloué))
Parmi les prières du prophète PSL :
"Allah, qu'il soit un hajj exempt d’hypocrisie qui ne vise pas la notoriété".
Cette invocation souligne qu'il existe des personnes qui font le hajj d’une manière hypocrite visant la notoriété.
Un sermon :
Honorables frères, Ibn Kathir que la miséricorde d'Allah soit sur lui, a dit dans son livre d’histoire : Abdoullah Ben AL Moubarak a traversé quelques pays le long de sa route du hajj, une volaille en compagnie est morte, alors il a ordonné de la laisser dans la décharge de la ville. Ses accompagnateurs l’ont, ainsi, devancé et en les ralliant il est passé devant la décharge, il a vu une petite fille sortir d'une maison dans les alentours et elle a pris la volaille périe et s'est précipitée chez elle. Adam Moubarak s’est approché et lui a demandé d’expliquer sa démarche tout en reprenant la volaille morte. Elle était d’abord gênée puis elle a répondu : "ma mère et moi vivons ici sans rien, excepté ce drap, et nous n'avons rien à manger hormis ce qui est jetés dans cette poubelle. Mon père disposait d’une fortune qui lui a été extorquée et il a été tué pour une raison ou pour une autre, nous n'avons plus de quoi vivre". L’histoire a fait pleurer Adam Moubarak qui a ordonné de ramener les chargements et les provisions en disant à son assistant : "De combien d'argent dispose-tu ?" l'homme a répondu : "mille dinars". Il a dit : "laisse en vingt qui nous suffisent pour le retour et donne le reste à cette femme sinistrée. Je jure qu’elle m'a affligé de son malheur. Cette décision est meilleure auprès d'Allah que notre pèlerinage cette année". Il a, ensuite, pris le chemin du retour sans avoir accompli le hajj. Je crois qu’une telle aumône surpasse le hajj béni et le voyage sacré. Les bons ancêtres saisissaient la vérité derrière les adorations et l’importance des relations. Le messager d'Allah PSL n’a-t-il pas dit :
(Se mettre au service d’un frère est meilleur qu’un mois de jeûne en retraite pieuse dans ma présente mosquée).
Les dix premiers jours du mois de Thilhoudja :
Frères croyants, on est le dix du mois hégire Thilhoudja, et d'après le messager d'Allah PSL, un hadith rapporté par Ibn 'Abbas d'après AL Bokhari, Abou Dawood, AL Tirmithi, AL drami, Ibn Maja, AL Tahawi et AL Tabarani : d'après Sa'id Ben Joubair selon Ibn 'Abbas : le messager d'Allah PSL a dit :
(Les jours les plus favorables pour faire une bonne œuvre, sont ces jours-là (les dix premiers jours du mois de Thilhoudja). On a dit : "ô messager d'Allah, plus que la lutte dans le sentier d'Allah ?" il a répondu : "plus que la lutte dans le sentier d'Allah excepté un homme qui paie, sans retour, de sa personne et de son argent ).
(Les jours les plus favorables pour faire une bonne œuvre, sont ces jours-là (les dix premiers jours du mois de Thilhoudja). On a dit : "ô messager d'Allah, plus que la lutte dans le sentier d'Allah ?" il a répondu : "plus que la lutte dans le sentier d'Allah excepté un homme qui paie, sans retour, de sa personne et de son argent).
Ce sont les dix jours de Thilhoudja.
(On a dit : "ô messager d'Allah, plus que la lutte dans le sentier d'Allah ?" il a répondu : " plus que la lutte dans le sentier d'Allah excepté un homme qui paie, sans retour, de sa personne et de son argent ).
Actuellement les pèlerins sont à la Mecque et la Médine et dans quelques jours, ils se rendront à Arafat. Nous ne sommes pas des pèlerins, nous sommes chez-nous, pendant ces jours aucune bonne œuvre n’est autant aimée par Allah, exalté soit-Il, que celle accomplie pendant ces jours-ci, la bonne œuvre, donner au pauvre est une bonne œuvre, l’entraide est une bonne œuvre, donner à manger est une bonne œuvre, l'adoration est une bonne œuvre.
(Les jours les plus favorables pour faire une bonne œuvre, sont ces jours-là (les dix premiers jours du mois de Thilhoudja). On a dit : "ô messager d'Allah, plus que la lutte dans le sentier d'Allah ?" il a répondu : "plus que la lutte dans le sentier d'Allah excepté un homme qui paie, sans retour, de sa personne et de son argent ).
Donc, nous devons pendant ces dix jours de Thilhoudja, œuvrer pour l'adoration, la bienfaisance, la donation, l'invocation, les attaches familiales et la dépense dans le sentier de Dieu espérant sa miséricorde.
Supplication :
Ô Allah, guide-nous parmi ceux que Tu guides, préserve-nous parmi ceux que Tu préserves, administre nos affaires parmi ceux dont Tu administres les affaires, bénis-ce que Tu nous as donné, protège-nous et évite-nous le mal que Tu as prédestiné, Tu juges avec équité et personne ne peut Te juger, celui que Tu rapproches ne peut être humilié et celui que Tu prends pour ennemi ne peut être honoré, béni et exalté sois-Tu. Louange à Toi pour ce que tu as prédestiné, nous Te demandons pardon.
Ô Allah, fais-nous don d’une action bienfaisante qui nous rapprochera de Vous ; ô Allah, donne-nous et ne nous prive pas, honore-nous et ne nous humilie pas, préfère-nous et ne préfère pas d'autres à nous, satisfais-nous et sois satisfait de nous. Améliore notre religion qui est notre refuge, notre monde où nous vivons et notre fin où sera notre retour, fais que la vie soit pour nous un surplus de bien et la mort un repos de tout mal, ô Allah Seigneur de l'univers.
Ô Allah, Seigneur de l’univers, donne-nous la santé et protège tous les voyageurs musulmans, enrichis-nous par l'obéissance à Tes ordres et non par la désobéissance, par Ta grâce et pas celle d'un autre.
Ô Allah, par Ta miséricorde et Ta grâce, fais que la vérité et la religion soient au plus haut, fais triompher l'islam, élève les Musulmans partout dans le monde. Fais-nous voir Ta puissance contre Tes ennemis, ô le Plus généreux.